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Le sabre, la machette et le goupillon
Des apparitions de Fatima au génocide rwandais - Préface de Jean-Pierre Chrétien
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Description
Auteur traditionnel de textes qui « font avancer la conscience humaine », l’Eglise catholique romaine continue néanmoins de se compromettre régulièrement dans la compagnie de personnages et de régimes qui n’ont rien ni d’évangélique, ni même d’humaniste.
Comment cela est-il possible ? C’est à cette question qu’entreprend de répondre Léon Saur.
Résumé
Ayant le « royaume chrétien » du Rwanda et la genèse du génocide de 1994 comme fil conducteur, l’auteur nous entraîne à travers le vingtième siècle de l’histoire de l’Eglise catholique : des mariophanies de Kibeho à celles de Medjugorje et de Salazar à Pinochet, en passant par la Croatie de Pavelic et l’Argentine des généraux ; de la place des femmes dans l’institution ecclésiale à la condescendance paternaliste de celle-ci à l’égard des homosexuels, en passant par les mouvements liés à la nouvelle évangélisation et leurs relations avec les éléments les plus conservateurs de la démocratie chrétienne ou la plus droitière du paysage politique européen.
Au fil des pages, Le sabre, la machette et le goupillon tisse peu à peu les fils qui reconstituent la représentation antimoderne, autoritaire et « naturelle » qu’en dépit de Vatican II continue à cultiver de l’Homme et du monde une institution presque deux fois millénaire, dont Jean-Paul II a été à la fois le représentant et le prisonnier. C’est dans la nostalgie de la défunte hégémonie normative de l’Eglise qu’il faut aller chercher les causes profondes de ses responsabilités dans la genèse du génocide rwandais comme de son incapacité récurrente à se faire entendre dans une société laïcisée, pourtant bien malade de la mondialisation néolibérale et orpheline de ses valeurs.
Extraits - Commentaires
« Depuis les débuts de la présence belge, l’Eglise a travaillé "la main dans la main" avec le pouvoir en place au Rwanda. Dès lors, comment pourrait-elle nier de manière crédible toute responsabilité dans le génocide de 1994 ? »
« Marie et Satan sont les deux leviers de la nouvelle évangélisation voulue par Jean-Paul II. »
« Dans la presse raciste de Kigali en 1992, et 1993, la Sainte Famille était périodiquement convoquée pour légitimer le combat du "peuple majoritaire" hutu. Jamais on n'a entendu un seul évêque rwandais, ni étranger, protester contre ce blasphème. Ce silence est l'objet même de ce livre (Jean-Pierre Chrétien). »
« La guerre civile au Rwanda, c’était la lutte du Bien contre le Mal. » (p. 12)
« L’Eglise travailla avec les autorités et ne renonça jamais à faire du Rwanda un "royaume chrétien", fût-ce sous une forme républicaine ! » (p. 19)
« Au plan politique, les milieux démocrates chrétiens belges et européens étaient proches des autorités de Kigali et se montraient désireux d’écarter tout soupçon d’ethnisme. » (p. 20)
« Habyarimana et son épouse manifestaient une grande piété, qui les plaça en odeur de sainteté au Vatican et au palais de Laeken. » (p. 20)
« Bien que conforme à l’enseignement du magistère, évoquer le mystère du mal ou le rôle de Satan est en l’espèce politiquement malvenu pour l’Eglise. » (d’après p. 32)
« En tous temps et en tous lieux, le mal ordinaire peut dans certaines circonstances quitter subrepticement le registre de l'humanité faillible pour devenir participation effective à la perpétration du mal radical et ainsi entrer dans la sphère de l'inhumanité. » (p. 43)
« Coupables de complicité de génocide ou de crime contre l'humanité par lâcheté, conformisme, compromission, intérêt, carriérisme, ambition personnelle, instinct de conservation ; coupables de complicité de crime et d'injustice par indifférence à la déshumanisation et à la souffrance des autres, parce qu'ils ne se sentent personnellement ni concernés ni menacés, parce que les victimes n'appartiennent pas au groupe et à la communauté auxquels ils pensent appartenir et dont ils se sentent solidaires, tels peuvent devenir à toutes les époques et sous toutes les latitudes les « braves gens », les honnêtes et vertueux pères de famille respectueux des lois et des règlements, uniquement préoccupés par le devenir de leur cercle familial et très justement soucieux d'assurer le pain quotidien, le bien-être et l'avenir de leurs enfants… » (p. 44)
« Bourreaux et victimes, chacun à leur manière, concourent à la plus grande gloire du Christ et à la perpétuation de l’Eglise. » (p. 49)
« Associés comme instruments opératoires dans la nouvelle évangélisation voulue par Jean-Paul II pour le salut de l’humanité, Marie et Satan sont donc tout aussi liés pour le plus grand malheur des Hommes, dans le génocide rwandais. Tel est le paradoxe de ce couple que tout oppose apparemment, mais que l’Eglise et les catholiques ne cessent en dernière analyse d’emboîter et de déboîter, pour le meilleur et pour le pire. » (p. 54)
- Auteur:
- Léon Saur
- Collection:
- Autres Regards
- Format:
- 160 x 240
- Nombre de pages:
- 448
- ISBN:
- 2-87402-067-2
- Prix:
- 28,5 Euros