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Nietzsche-à-Nice
Petit traité de logique européenne
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Description
Une fiction poétique légère et grave à la fois, mettant en présence le philosophe de l’Eternel retour, le plus "européen" des hivernants niçois du XIXème, et les protagonistes de la laborieuse négociation du traité de Nice en décembre 2000, préparant la "grande Europe" du XXIème siècle.
Résumé
A défaut de ratifcation de la Constitution européenne, c'est le Traité de Nice qui continue de régir l'Union européenne.
Ce traité, dont les marchandages auxquels il a donné lieu ont marqué les esprits, est l'occasion d'évoquer Nietzsche qui séjourna à Nice à la fin de sa vie et dont les écrits ont parfois une allure étrangement prémonitoire...
Les débats autour de la ratification de la Constitution européenne battent leur plein. Si les citoyens ou leurs élus venaient à rejeter le traité constitutionnel, l’Europe des 25 continuerait sous le régime du Traité de Nice, tant décrié, à moins qu’une crise plus grave n’éclate.
De 1883 à 1888, Frédéric Nietzsche passe ses hivers à Nice ; il y achève Zarathoustra, travaille intensément à d'autres oeuvres, lit, marche beaucoup dans cette lumière qu'il aime, va à l'opéra, assiste au carnaval, vit un tremblement de terre...
En décembre 2000, les dirigeants européens adoptent le Traité de Nice dans une immense lassitude : cinq journées d’enfer, au milieu d'une ville superbe en proie à des manifestations hostiles et à une répression policière mémorables.
Par un texte insolite où se mêlent récit, philosophie, droit, aphorismes, poésie, théâtre, les évocations de ces deux séjours sont fusionnées en une unité de temps et de lieu : face à la baie des Anges, s’enchevêtrent ainsi les fulgurances de la pensée nietzschéenne sur l'identité européenne, le pouvoir, la logique, le juridisme…, et les éléments ou produits d'une négociation pitoyable inaugurant l'Europe élargie du XXIème siècle.
De ce fiasco qui nous gouverne encore, est-ce la faute à Nietzsche, bientôt fou ? A Nice, fondée par des Grecs ? A Dionysos ? Au nihilisme dominant ? A Chirac, patron du Sommet ? A Wagner et à la culture allemande ?…
Extraits - Commentaires
Texte de J. Bodson pour la revue Reflets
Un livre qui vient à point, après les récents reculs de la politique européenne, pour rappeler… un échec précédent. Renaud Denuit s’est ici livré à un véritable travail de patchwork, tissant ensemble citations de Nietzsche et problèmes pendants de la construction européenne. Il l’a fait avec un sens aigu de la métaphore, un véritable art de la mosaïque. Mosaïque typographique ; mosaïque de l’écriture aussi, car le théâtre et la poésie viennent se mêler à la prose.Ce livre peut apparaître comme une sorte de divertimento entre des publications plus sérieuses, mais RD a l’art de dire légèrement des choses profondes et subtiles, comme on savait le faire au 18e siècle. Un humour qui est toujours une forme de la pudeur, car on devine, un peu en filigrane et sous le vernis des jeux avec les mots, les sonorités, un profond amour de Nice, de Nietzsche et de l’Europe.
On y retrouve le besoin de lumière et d’air salubre qu’évoquait déjà Guy de Pourtalès dans Nietzsche en Italie ; on y retrouve aussi comme un écho des livres précédents de l’auteur, ainsi, p.29, chez Nietzsche comme chez Heidegger, la filiation grecque de l’Allemagne ; ailleurs, l’évocation du cercle.
Mais c’est avant tout l’Europe qui est en jeu, et les perspectives ne sont pas réjouissantes, ainsi lorsqu’il fait dire au philosophe : Sera-t-il dit plus tard, beaucoup plus tard, qu’à Nice, ici, sur la mise en place de l’organisation politique du nihilisme, ils convergèrent ? Que la permanence de ce tohu-bohu spirituel fut négociée adroitement, définie avec application ? Que la venue de l’Europe à l’inexistence s’avéra la seule victoire de la Déesse, en son règne d’après la mort de Dieu ?
Mais l’espérance aussi est grecque, qui restait cachée au fond de la boîte…
- Auteur:
- Renaud Denuit
- Collection:
- Autres Sillons
- Format:
- 140 x 210
- Nombre de pages:
- 160
- ISBN:
- 2-87402-072-9
- Prix:
- 17 Euros